Comment faire face à la diffusion des thèses conspirationnistes ?

Par : Valérie

Dans un contexte d’incertitude économique, sociale et politique, les théories du complot trouvent souvent un terrain fertile pour se développer. Il est donc important de savoir comment aborder le sujet et communiquer avec ceux qui y adhèrent. Dans l’émission de radio Grand Bien Vous Fasse, le sociologue Gérald Bronner, la psychothérapeute Hélène Romano et le psychosociologue Sylvain Delouvée ont partagé quelques conseils pour gérer ce type de discussions.

Comprendre le phénomène des théories du complot

Les théories du complot existent depuis toujours, mais elles ont aujourd’hui davantage de moyens pour se manifester et se propager grâce aux réseaux sociaux. La présence accrue de ces théories dans notre environnement médiatique et numérique peut avoir des conséquences importantes sur notre démocratie et notre manière de vivre ensemble. Il est donc crucial d’apprendre à gérer sereinement les échanges avec les personnes qui adhèrent à ces idées.

Une naïveté théorisante du monde

Sylvain Delouvée souligne que la prolifération des théories du complot repose sur une « naïveté théorisante du monde » qui consiste à construire une argumentation en accord avec nos intuitions et notre crédulité. Ce phénomène est plus fréquent en période d’instabilité ou d’insécurité, car il offre un certain réconfort intellectuel et émotionnel face à l’imprévisibilité du monde.

5 conseils pour aborder une conversation avec des adeptes de théories du complot

Voici donc les cinq astuces proposées par les trois spécialistes pour gérer au mieux une discussion avec des personnes qui adhèrent aux théories du complot :

  • Réintroduire un peu d’aléatoire dans la conversation : il est important de ne pas tomber dans le piège de la confrontation directe et de privilégier un échange ouvert et sincère. Il faut éviter de donner l’impression que l’on cherche à « casser » les idées de notre interlocuteur, mais plutôt essayer de comprendre les raisons et les mécanismes qui ont conduit à cette adhésion.
  • Réintroduire contradiction, doute et questionnement : cela permet de mettre en avant les failles logiques et les incohérences présentes dans les théories du complot. Cela peut aussi inciter votre interlocuteur à se remettre lui-même en question et à réfléchir sur ses propres croyances.
  • Lâcher prise : il est parfois inutile de vouloir à tout prix convaincre son interlocuteur. Il vaut mieux adopter une attitude bienveillante et rester à l’écoute. L’idée n’est pas de gagner un débat, mais de créer un espace de discussion serein et apaisé.
  • Pousser son interlocuteur à argumenter tout en restant bienveillant : l’objectif n’est pas de mettre l’autre en difficulté, mais de lui donner la possibilité d’exposer ses idées et de les confronter aux vôtres. La bienveillance est un élément-clé pour instaurer une relation de confiance et favoriser le dialogue.
  • Utiliser habilement moquerie et rire : utiliser l’humour peut aider à dédramatiser les situations tendues et créer un climat plus détendu. Cependant, il faut veiller à ne pas basculer dans la moquerie gratuite qui pourrait blesser votre interlocuteur et nuire au dialogue.

Accepter que l’on ne puisse pas convaincre tout le monde

Enfin, il est important de se rappeler qu’il n’est pas toujours possible de convaincre une personne de renoncer à ses croyances liées aux théories du complot. Chacun a le droit de penser librement et il n’est pas nécessaire d’être en accord sur tous les sujets. L’essentiel est de maintenir un dialogue respectueux et constructif avec notre entourage, malgré nos divergences d’opinions.

Si vous appliquez ces conseils lors de vos discussions avec des adeptes de théories du complot, vous serez mieux préparé à aborder ces échanges avec sérénité et efficacité, en vue de comprendre leurs points de vue et de valoriser les principes démocratiques fondamentaux.

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